INTÉRET GÉNÉRAL

La fabrique de l'alternative

Annexe #30

Pour une mobilisation générale écologique : Propositions pour un plan d’action

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Une fois définies les modalités générales de ce que nécessite un passage en économie de guerre climatique1, le groupe de travail écologique d’Intérêt général propose de contribuer au débat par des mesures techniques, concrètes et argumentées sur quatre grands chantiers jugés prioritaires qui dans la lignée de la doctrine présentée ici allie contraintes et nouveaux droits. Il s’agit de tracer les grandes lignes de la façon dont peut s’incarner cette économie de guerre concernant les principaux aspects de nos existences : les transports, les bâtiments, l'alimentation, et la production de biens et d’énergie. Il s’agit moins d’être exhaustif que de donner à voir les grandes lignes de ce qu’implique une telle transformation (les politiques listées ci-dessous ne sont donc volontairement pas adjointes d’échéances temporelles).

Pour cela, le rapport s’appuie sur les enseignements des récents scénarios de transition énergétique récents (Transitions 2050 de l’ADEME, Futurs énergétiques 2050 de RTE, négaWattt 2022, le Plan de transformation de l’économie française du Shift Project,) pour quantifier l’ampleur des transformations nécessaires dans chaque secteur. Ces scénarios ne décrivent que rarement les mesures nécessaires pour mettre en œuvre ces transformations, ou de façon timorée : les préconisations ci-dessous visent à les rendre concrètes.

Il est également nécessaire que le passage en économie de guerre libère notre capacité collective à imaginer et désirer un avenir non seulement différent de la civilisation dispendieuse en ressource et valorisant la possession aujourd’hui véhiculée par la société de consommation, mais surtout de concevoir un monde différent qui permettra d’améliorer notre existence. À cet égard, il est indispensable de remettre en question les rêves prédessinés pour nous par les commerciaux et graphistes des multinationales, les paillettes de la réclame et les profiteurs du statu quo. Le rêve d’une vie inatteignable s’est installé, constamment poussé à la hausse par le mode de vie des plus riches (c’est-à-dire par les plus grands pollueurs), sans cesse valorisé socialement et culturellement. Il nous faut, selon les mots du collectif Zanzibar, “désincarcérer le futur2”. Et ce de toutes les manières possibles, à la fois en construisant l’architecture intellectuelle et idéologique sur laquelle reposera ce monde désirable, en faisant vivre des politiques concrètes, en expérimentant sur les territoires et au niveau national les transformations attenantes..

La présente note n’aborde pas la question des imaginaires, sinon en creux, au travers des modèles et mesures sectoriels qu’elle imagine : ce travail a pour but premier de montrer comment une économie de guerre écologique ambitionnant de ramener l’humanité dans son espace de sûreté écologique pourrait concrètement s’incarner, dans différents secteurs. Mais il est inévitable pour parvenir à ces futurs de voir au-delà des sirènes. Cela passe par des mesures déjà portées par d’autres, et notamment la suppression de la publicité3, qui entretient une idée de la réussite jalonnée par la possession, l’accumulation et l’accélération constante, et de la restreindre progressivement à son seul caractère vertueux : sa capacité d’information. Cela passe par l’interdiction de la publicité en faveur des produits et services dont il est essentiel de décourager les usages qui ne correspondent pas à des besoins (sans que cela implique de les interdire dans leur globalité), et notamment en faveur des véhicules individuels, des voyages en avion, de la consommation de viande, de produits de luxe et la mode4. En parallèle, cela nécessite l’interdiction des supports publicitaires les plus écologiquement aberrants : panneaux publicitaires numériques et panneaux publicitaires de grande taille situés le long des routes. Cela nécessite enfin d’organiser la plus difficile nécessité de limiter le pouvoir incitatif du marketing, par exemple en supprimant la possibilité d’ajouter des visuels sur les emballages des produits.

L’économie de guerre ne peut se passer d’une définition collective de nos priorités, et des supports que nous autorisons à dicter nos comportements et nos désirs. Pour retrouver notre libre arbitre et notre capacité de choix, il faut nous interroger sur ce que nous considérons comme important et ce qui ne manquera pas à l’épanouissement de nos vies. Une appétence collective pour un monde stable pourrait alors émerger : les propositions suivantes montrent comment une économie de guerre écologique pourrait nous y mener, dans le respect des limites planétaires et vers un plus grand bien-être humain.

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